3/30/2014

Test du jeu Banished



Les jeux s'inspirant de Sim City débarquent en masse sur le marché, mais l'avènement du jeu indépendant permet également aux développeurs de proposer leur propre vision d'un jeu de simulation de construction et le meilleur exemple est Banished avec un style de jeu axé sur seulement quelques points majeurs et on peut le comparer à un Tropico.

Si vous lisez cet article, on ne s'avance pas en disant que vous êtes chez vous avec votre ordinateur et une connexion internet avec tout le confort de la vie moderne. Mais comment vous comporteriez-vous si vous n'aviez pas ce confort et que vous soyez obligé de vivre dans un environnement hostile et sauvage ? C'est exactement le type de questions que Banished pose aux joueurs. L'idée de base est simple, mais les mécanismes du jeu sont tellement bien faits qu'on s'immerge totalement dans le Gameplay.

Le mantra de Banished : Survivre, Survivre, Survivre !


Banished consiste en une série de petits objectifs pour réussir le principal objectif qui est de survivre. Chaque partie commence au printemps et avant l'hiver, vous aurez besoin de bois pour le chauffage, de la nourriture et des maisons pour vos citoyens. Rien que le fait d'avoir de la nourriture sera un challenge en soi puisque vous aurez à peine le temps de trouver un bon terrain et de planter les semences. Vous pouvez aussi raser la forêt et installer une pêcherie à coté d'une rivière ou d'un lac. Vous essayez de réussir ces petits objectifs en espérant survivre.

Mais la ressource la plus vitale sera vos citoyens. Ils auront besoin de maisons, de nourriture, de vêtements, d'outils, de support psychologique, de médicaments, etc. Chaque mécanique, chaque bâtiment et chacune de vos actions est intrinsèquement liée au thème central de la survie. Si vous n'avez pas suffisamment de nourriture, les gens meurent, s'ils sont bloqués dehors trop longtemps et qu'ils n'ont pas de bons vêtements, ils meurent. Et à chaque fois que vous échouez dans votre rôle de leader, vous entendez le son d'un glas et vous voyez une tombe jaune. Ces alertes vous servent de punition, car si les gens meurent, alors vous n'en aurez pas suffisamment pour collecter les ressources. Et si un enfant meurt, alors c'est encore pire. Mais les morts naturelles existent aussi avec les vieux qui peuvent mourir et vous avez intérêt à avoir des jeunes pour les remplacer.

Comme de nombreux jeux de simulation, Banished possède aussi son lot de catastrophes naturelles. On peut dire que ces catastrophes servent de combat contre un boss dans la mesure où elles vont tester certains aspects de vos infrastructures. Les catastrophes testent également la santé de votre population avec des choses telles que votre vitesse de réaction face à un incendie ou la vitesse de reconstruction des maisons à cause d'une tornade avant la venue de l'hiver. Si vous n'êtes pas préparé et que vous gérez mal votre village, alors les catastrophes naturelles ne vont vous laisser aucune chance. Quand la peste contamine vos semences et que vous tirez sur la corde à chaque année, vous allez perdre beaucoup de personnes. Ces échecs en cascade contraste avec des scénarios hilarants d'un SimCity.



Des ressources limitées qui amènent des défis sans précédent


L'effondrement social n'est pas seulement provoqué par les catastrophes, car il est parfois impossible de maintenir un bon équilibre avec l'environnement. Dans les autres jeux de simulation, les ressources sont illimitées, mais ce n'est absolument pas le cas de Banished. Les fermes ne vont pas produire indéfiniment et les pêcheurs vont rapidement tarir la source de poissons sans oublier que la pierre et le fer, qui sont essentiels dans la construction, sont aussi limités. Et quand vos ressources sont taries, vous avez deux options, le minage et le commerce. Le commerce est difficile, car on n'aura que quelques opportunités par année. De plus, les navires marchands possèdent un stockage limité et donc, ils ne proposeront pas toutes les ressources. Les mines ne sont pas meilleures, car leur filon en pierre, en fer et en charbon sont limités, mais surtout, il faudra beaucoup de personnes pour qu'elles soient efficaces. De plus, les mines sont très risquées avec les éboulements et les différents accidents. Et évidemment, cela va diminuer considérablement votre population.

Banished possède des dizaines de mécanismes de ce genre qui sont liés les uns aux autres. Chaque décision et choix auront des conséquences et parfois, les décisions sont totalement incompatibles. Par exemple, la santé de votre population dépend des herboristes qui peuvent collecter des plantes dans les vieilles forêts pour en faire des cataplasmes. Cela permet à vos citoyens de travailler mieux et d'être plus résistants aux maladies. Mais le problème est que ces plantes ne poussent que dans les vieilles forêts tandis que vos bûcherons ont tendance à les raser pour garantir le stock de bois. Bien sûr, vous pouvez en replanter, mais les plantes médicinales ne poussent pas dans les jeunes forêts. Ainsi, vous avez besoin de séparer les forêts pour les herboristes et les bûcherons, mais cette dynamique augmente la difficulté de maintenir un équilibre dans vos stocks. Si vos bûcherons sont trop loin du village, alors ils se fatigueront rapidement à transporter le bois ce qui va affecter leur efficacité. Et le bois est vital, car cela peut provoquer une rupture systémique avec des lacunes dans toutes les chaines de production.

Une préparation gigantesque est nécessaire pour avancer dans le jeu




Et un Gameplay aussi interconnecté nécessite une énorme préparation si vous voulez étendre le village. Si vous voulez créer un avant-poste dans la coupe de bois, mais que vous ne créez pas les routes ou des granges pour stocker le bois, alors vos bûcherons risqueront de mourir de faim ou d'hypothermie. La clé est de construire des villages semi-autonomes qui sont liés à des marchés et à des réseaux routiers efficaces. Mais le jeu propose aussi des choses pratiques. Par exemple, si vous construisez une maison à coté d'une mine à l'extrémité de la ville, quelques citoyens vont déménager vers ce nouvel endroit et leurs occupations vont changer automatiquement par rapport au minage. Et sur ce point, Banished suscite un sens inégalé du travail accompli.

Banished est un jeu de survie permanent où vous voyez vos citoyens naître, travailler et mourir sous votre coupe. C'est un défi constant dans un monde hostile qui va les tuer à la moindre erreur. Banished renforce l'aspect dramatique avec les cercles vicieux qui se créent sans cesse à cause de ses mécanismes de Gameplay. Et le joueur célèbre chaque petit objectif comme une grande victoire, car il a réussi à survivre.

Au final, Banished est un jeu où vous êtes le point central avec vos citoyens et vous tentez juste de survivre. On est loin des implications des autres jeux.

La communauté du Gaming est une connasse


Banished a globalement reçu des critiques positives. Mais l'exploit est dû au fait que c'est un seul développeur qui a crée Banished. Il a crée la 3D, les textures, le Gameplay et même la musique. Malgré ce travail phénoménal, il y a des rageux qui bavent sur le jeu à cause des bugs dans Banished. Certes, il y a des bugs, mais c'est normal puisque c'est une seule personne doit tout faire et elle ne peut pas prendre le risque d'engager d'autres développeurs, car on ignore ce que l'avenir réserve à Banished. S'il est oublié dans quelques mois, alors le développeur subira des pertes financières non-négligeables à cause des dépenses.

La communauté du Gaming soit arrêter de penser à son propre cul et de saluer le travail de ces développeurs qui empruntent la voie du jeu indépendant. On se souvient de l'affaire du développeur du superbe jeu Fez qui a quitté la communauté à cause de ces comportements dignes des pires fils de pute. Est-ce qu'il y a un seul jeu qui soit une alternative à Fez ? Non. Parce que la qualité prend du temps alors rendons à Banished ce qui est à Banished et remercions son développeur pour nous avoir donné l'un des meilleurs jeux indépendants de 2014.

Banished est disponible sur Steam et il coûte environ 20 dollars.